Inflation, hausse des taux d’intérêt, guerre en Ukraine…En 2023, tous les ingrédients étaient réunis pour imaginer un scénario catastrophe. L’ensemble des acteurs du monde de l’immobilier en général, et de l’immobilier d’entreprise en particulier, a dû faire preuve de résilience. Pour s’adapter, d’abord, à un nouvel équilibre économique dans lequel les coûts de construction grimpent en flèche à mesure que les taux bancaires progressent ; pour s’adapter, ensuite, aux attentes des utilisateurs, constamment à la recherche d’immeubles de qualité, facilement aménageables et à la localisation optimale ; pour s’adapter, enfin, aux nouvelles injonctions temporelles lorsque la métrique de l’immobilier d’entreprise demeure celle du temps long.
Et si l’on refait le film de l’année 2023, les dynamiques de marché locales en immobilier d’entreprise pourraient se résumer en une idée : Bordeaux, la belle animée ! Longtemps associée au qualificatif de « belle endormie », l’agglomération bordelaise figure dorénavant parmi les métropoles les plus dynamiques et attractives de France.
Sur le marché des bureaux, ce ne sont pas moins de 301 transactions pour un volume de 171 500 m² qui ont été recensées cette année. À l’aube d’une année olympique, ce résultat positionne Bordeaux sur le podium des agglomérations régionales françaises derrière Lille et Lyon. Cette performance s’explique notamment par le niveau record des transactions de plus de 1 000 m² qui représentent une quarantaine de signatures. La variété des secteurs d’activités des entreprises qui s’installent et se développent (enseignement supérieur, services, informatique, secteur public…) témoigne de la profondeur du marché tertiaire bordelais.
Sur le volet des locaux d’activités et entrepôts, le millésime 2023 affiche un niveau proche de l’année précédente. Bordeaux reste une place productive qui parvient à maintenir ses activités artisanales et industrielles tout en attirant de nouveaux acteurs économiques. Symbole de cette (ré)industrialisation du territoire, Hydrogène de France a choisi notre territoire pour construire sa première usine de piles à combustible. Seul bémol sur le marché des locaux d’activités, la contraction des volumes placés de produits neufs, ralentis par les difficultés d’accès au crédit. Concernant les activités logistiques, la demande exprimée sur la métropole bordelaise reste élevée mais la pénurie foncière freine le marché. L’offre neuve est quant à elle inexistante.
Si les indicateurs de demande placée sont au beau fixe, le marché de l’investissement marque quant à lui le pas en 2023. La crise bancaire induite par la hausse des coûts du crédit ralentit la vente de programmes neufs aux investisseurs qui boudent les opérations à risque ou en blanc.
Dans ces périodes d’incertitude, si les bons résultats du marché bordelais sont de manière à nous rassurer, il nous faut aussi savoir rester humbles et solidaires pour mieux envisager l’avenir. C’est l’une des missions que porte l’Observatoire de l’immobilier d’entreprise Bordeaux Métropole. Nous devons donc poursuivre ce « faire ensemble » qui fait la force du territoire : faire ensemble pour informer ; faire ensemble pour co-concevoir ; faire ensemble pour partager et veiller à ses partenaires. Un destin commun pour poursuivre le scénario du film choral que nous avons collectivement débuté : Bordeaux, la belle animée.
Alexandre CIEUX
Président de l’OIEB